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Près de cinq millions d'immigrés en France, selon l'Insee

24 août 2006

Le mercredi 23 août 2006Près de cinq millions

Le mercredi 23 août 2006

Près de cinq millions d'immigrés en France, selon l'Insee
Jean-Louis PANY
Agence France-Presse
PARIS

Plus souvent venus d'Afrique et d'Asie que d'Europe, mieux formés et installés dans les grandes zones urbaines, hommes et femmes en nombre égal, les immigrés en France étaient 4,9 millions en 2004, soit 8,1 % de la population, selon l'Insee.

En 1990, les immigrés n'étaient que 4,2 millions et en 1999, année du dernier recensement, seulement 100.000 de plus, des chiffres semblant montrer un emballement de l'immigration les cinq années suivantes, avec 600.000 personnes supplémentaires.

Mais Catherine Borrel, l'auteur de cette étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), est sceptique et estime que le recensement de 1999, en cours de réexamen, "a sous-estimé le nombre d'immigrés".

En 2004, 1,7 million des immigrés venaient des 25 pays de l'Union Européenne actuelle, comme en 1999, mais la géographie bouge : Italiens, Espagnols et Polonais, issus de la vieille immigration, diminuent, les Portugais se maintiennent et les Britanniques, avides acquéreurs immobiliers, font une percée (+ 45.000).

Malgré un bond de 37 % des Européens de l'Est (hors UE), la part du Vieux Continent parmi les immigrés ne cesse de baisser : de 57 % en 1975, elle est tombée, trente ans plus tard, à 40 %.

Un million et demi d'immigrés viennent du Maghreb, soit 220.000 de plus qu'en 1999, presque exclusivement des Algériens et Marocains.

Le reste du monde totalise 1,4 million de personnes, 29 % des immigrés (20 % en 1999), un afflux dû essentiellement à l'Asie, la Turquie, et à l'Afrique sub-saharienne dont les natifs, issus des anciennes colonies françaises, étaient 570.000 (+ 45 % en 5 ans).

Après des décennies de domination masculine liée à l'afflux de main d'oeuvre non qualifiée, hommes et femmes immigrés sont désormais à égalité, un point d'équilibre atteint il y a cinq ans, conséquence du regroupement familial entamé dans les années 70.

Maghrébins, Turcs et Portugais, migrants économiques au départ, sont majoritairement masculins, tandis que les femmes dominent chez les plus anciens immigrants, car elles vivent plus vieilles, ou chez ceux d'Asie du Sud-Est, venus en famille souvent pour raisons politiques.

Fort logiquement, ce sont les premiers arrivés, Italiens, Espagnols ou Polonais, qui sont les plus vieux, tandis qu'un immigré sur 5 venu d'Afrique sub-saharienne a moins de 25 ans.

Par naturalisation ou par mariage, ils sont deux millions à avoir acquis la nationalité française, soit 40 % d'entre eux (contre 36 % cinq ans plus tôt). Les plus anciennement arrivés, les Vietnamiens, sont les plus nombreux, tandis que les derniers, venus du Chine, du Mali ou de Grande-Bretagne, ont encore rarement la nationalité française.

L'étude relève que depuis 1982, "le niveau de formation des immigrants a fortement progressé". Certes, il y a encore 41 % des 30-49 ans qui détiennent au mieux un certificat d'études primaires (17 % chez les non-immigrés), mais près d'un immigré sur quatre (24 %) est diplômé du supérieur, guère moins que les Français de souche (29 %).

Cette amélioration est due à l'arrivée de nouveaux migrants mieux formés : 33 % de ceux installés en France depuis moins de 10 ans sont diplômés du supérieur, contre 27 % arrivés entre 1987 et 1996. Reste à savoir si cette tendance est durable puisqu'en 1999, le taux de diplômés parmi les immigrés récents était de 37 %.

Au total, 60 % des immigrés résident dans les grands bassins urbains d'emplois que sont les régions Ile-de-France, où un habitant sur six est immigré, PACA et Rhône-Alpes. Les DOM hébergent 6 % des immigrés, surtout en Guyane.

pjl/aml/pmg/sde

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Près de cinq millions d'immigrés en France, selon l'Insee
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